Et si la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne – le Brexit –, votée fin juin, avait aussi des conséquences sur le marché du crédit immobilier, donc sur les transactions dans ce secteur ? C’est ce que pensent les experts, qui constatent la chute des taux d’emprunt d’État français à 10 ans. Un mouvement initié après le référendum britannique, celui d’une chute qui pourrait renforcer la baisse des taux de prêt immobilier et favoriser les investissements.

Le Brexit et ses conséquences sur les taux d’emprunt d’État

Existerait-il un lien entre le Brexit et le taux du crédit immobilier en France ? Il y a, en effet, une conséquence inattendue du choix des Britanniques de quitter l’Europe : les taux d’emprunt d’État français (l’OAT à 10 ans) connaissent, depuis début juillet, des plus bas historiques. Le courtier Vousfinancer a constaté une baisse sensible de ces taux juste après la tenue du référendum britannique : ils sont passés de 0,42 % avant le vote, à 0,17 % à l’orée du mois de juillet, puis à moins de 0,1 % depuis.
Pourquoi cette baisse soudaine ? C’est que les investisseurs, comme ils le font toujours dans un contexte incertain, privilégient les dettes des nations les plus solides. En l’occurrence, depuis le choix du Brexit et la précarité politique qu’il implique, ces investisseurs ont commencé à paniquer, puis ils ont délaissé les pays du Royaume-Uni pour se focaliser sur la France et l’Allemagne (la nation d’Angela Merkel enregistre, pour sa part, des taux négatifs sur le Bund à 10 ans). D’où une hausse de la valeur des obligations, et une diminution du rendement, donc, mécaniquement, une chute des taux obligataires.

crédit immobilier

Comment les taux de crédit immobilier sont touchés

Les taux obligataires permettent aux banques de se refinancer à des conditions très favorables : plus ils sont bas, plus les établissements bancaires ont de marge de manœuvre. Par conséquent, les effets inattendus du Brexit pourraient se répercuter sur les taux d’emprunt proposés par les banques, et favoriser ainsi l’activité du crédit immobilier dans les mois à venir. C’est d’autant plus vrai que les banques réduisent généralement leurs taux de prêt immobilier à l’approche de la rentrée, dans l’optique de bénéficier au mieux d’une période traditionnellement propice aux investissements.
Les taux d’emprunt, qui ne cessent de diminuer depuis 2015, et qui ont enregistré de nouveaux records en ce début d’été, pourraient poursuivre dans cette tendance du fait, précisément, du référendum des Britanniques. La baisse des OAT 10 ans ouvre des perspectives telles que, pour les meilleurs profils, les taux de crédit immobilier pourraient bien descendre à 1 % sur 20 ans. Du jamais vu !

Après le Brexit, faut-il acheter ?

En somme, faut-il profiter de cette opportunité d’obtenir un crédit immobilier à moindre coût pour acheter, et surfer ainsi sur les effets du Brexit ? Selon Challenges, début juillet, les trois principales banques nationales avait encore reculé les taux de prêt immobilier de 0,10 %. Depuis lors, le taux moyen d’emprunt tourne autour de 1,60 %, toutes durées confondues. De quoi attirer l’attention de tous les profils, modestes ou aisés, qui souhaitent souscrire un emprunt pour un investissement immobilier.
La réponse est donc : un « oui » massif. Après le Brexit, c’est plus que jamais le moment d’acheter. D’autant plus que cette conjoncture favorable pourrait ne pas durer : les taux sont déjà extrêmement bas et le Royaume-Uni saura, sans nul doute, convaincre les investisseurs de lui redonner leur confiance. En résumé : toute période de soldes doit bien avoir une fin, et celle qui touche les taux d’emprunt ne devrait pas échapper à une remontée. Si vous projetez de contracter un crédit immobilier, vous devriez donc réfléchir sérieusement à réaliser votre projet le plus tôt possible.